« J’ai vraiment envie qu’il y ait plus de représentativité des femmes dans le milieu des films de montagne ».
Si vous pensiez que faire de l’alpinisme, en écomobilité et exclusivement entre femmes n’était pas possible, laissez Estelle Vincent vous prouver le contraire ! Cette jeune réalisatrice a projeté lors de la 4ème édition du festival de films Femmes en Montagne, son premier court métrage en tant que réalisatrice : Biclous Power.
La catégorie Court-Métrage Amateur
Avec ce type de films au programme, le festival Femmes en Montagne permet au public de découvrir des histoires que l’on ne voit nul par ailleurs. Mais cela encourage surtout chacun.e à se saisir d’une caméra pour raconter ses petites et grandes aventures en équipe mixte ou entre femmes, ou encore à nous partager des portraits de femmes inspirantes en montagne.
Alors, qu’attendez-vous pour tenter l’aventure ? Pour plus d’infos
Conjuguer alpinisme et mobilité douce
« C’est le projet des filles du groupe Jeunes Alpinistes de l’Isère dont je suis l’une des organisatrices. » Au départ de Grenoble, ce groupe de 6 femmes a décidé de gravir un sommet dans les Ecrins en autonomie complète ET en mobilité douce. Pour ces grimpeuses, l’aventure se fera à vélo.
Le groupe jeunes alpinistes de l’Isère rassemble 15 filles et 15 garçons pendant 2 ans, avec une trentaine de journées de formation par année et des soirées à thèmes. Il permet de progresser dans les différentes pratiques de l’alpinisme rocheux et neige/glace. Un fort accent est mis sur la sécurité et l’encadrement avec notamment la préparation au Brevet d’Initiateur de la FFCAM. En savoir plus sur ce groupe affilié FFCAM.
Selon Estelle, ce court métrage est une manière de montrer qu’une nouvelle forme de voyage est possible, plus douce et donc plus respectueuse de l’environnement. « Au-delà de l’aspect sympa du vélo, ça nous permet également de repousser nos performances en alpinisme et en grimpe car on mobilise des efforts différents. Et c’est cela qui rend l’aventure intéressante. »
Cette thématique d’alpi-vélo et de cordées féminines, la réalisatrice souhaite continuer à la creuser à travers de futurs projets de films. Car ce qui lui plait dans cette approche c’est le côté « fun ». Face à la concentration totale que demande l’alpinisme, en parallèle, le vélo apporte des moments de détente et de rigolade. « On se sent libre » confiera Estelle. L’avantage est que « quand on veut s’arrêter, on s’arrête, on fait des photos, on discute […] et je trouve que cela amène un côté très convivial à une activité qui est assez sérieuse à la base ».
Réaliser seule (et en secret) son premier film
Estelle a déjà participé à la réalisation d’un film lors de l’exploration de cascades de glace en Laponie Suédoise, mais Biclous Power est son premier film en tant que réalisatrice principale. Lors de son expédition dans les Ecrins, sans prévenir ses camarades, elle documente leur périple. « J’ai réalisé un petit film sur leur projet mais elles ne savaient pas que je filmais. Elles pensaient juste que je faisais des photos et donc, ça leur a fait une belle surprise d’avoir été dans un film qui a été projeté en festival […] c’est aussi ça qui donne au film un côté un petit peu embarqué. »
Sur la partie alpinisme, Estelle est à l’aise, mais pour la partie vélo ce n’est pas la même histoire… « Le plus gros challenge de ce film a été pour moi le vélo ! Je pensais que ça allait être à la cool et j’ai vu
toutes mes coéquipières débarquait avec des vélos de courses. » La réalisatrice réalise l’expédition en VTT et… sans sacoches. « J’étais vraiment à la traîne derrière elles, mais elles m’ont attendu. C’est pour cela qu’il n’y a pas énormément d’images sur le vélo. »
Comme expliqué par la réalisatrice, son film a un côté très « embarqué ». Biclous Power a été obtenu en seulement 3 jours de tournage où elle a elle-même participé aux activités. C’est un beau défi qu’Estelle a relevé pour son premier film.
Et la suite ?
Comme pour toute réalisatrice, c’est toujours un plaisir de regarder son film sur grand écran ! « Je trouve que le festival Femmes en Montagne est super et ça me fait vraiment plaisir d’y contribuer à ma petite échelle. » Estelle a de nouveaux projets en tête. Notamment suivre, caméra à la main, un groupe d’amies qui monte un projet de vélo-grimpe pendant plus de 5 mois à travers l’Europe du sud. Le tout avec l’optique de représenter les femmes devant et derrière la caméra. « J’ai réellement envie qu’il y ai plus de représentativité des femmes dans le milieu des films de montagne ».