La Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM) et Femmes en Montagne sont partenaires depuis la deuxième édition du festival, en 2021. Plus qu’un partenariat classique, basé sur un échange de visibilité, nos deux institutions partagent une vision commune, celle de féminiser la pratique de la montagne, et s’appuient l’une sur l’autre pour atteindre cet objectif. « En 2014, lorsque la FFCAM lançait le plan de féminisation, nous constations que les femmes étaient sous représentées parmi les pratiquants de montagne et quasi inexistantes parmi les encadrants d’activités », rapporte Emilie Kling, chargée de mission à la direction technique nationale de la FFCAM. « Le public féminin a en effet plus de difficulté à s’insérer dans la pratique, à se sentir légitime pour mener une cordée ou encadrer ». Afin de contrer ce biais de genre, la FFCAM a créé des espaces de formation exclusivement féminins : « Une fois l’autonomie acquise, les femmes s’intègrent plus facilement dans la pratique du sport et notamment dans le haut-niveau, et en mixité ».
Un cercle vertueux
« Encore fallait-il qu’elles se projettent dans ces activités, embraye Tanya Naville, directrice du festival, elle-même passée par ces groupes, Il faut aussi que les femmes aient des modèles auxquels s’identifier et c’est justement notre ligne éditoriale : médiatiser les pratiques féminines pour créer des imaginaires, inspirer ». Ajoutons qu’en étant plus représentées en montagne, les femmes peuvent aussi plus en témoigner. Le festival, qui vise aussi à féminiser le milieu du cinéma, peut donc s’appuyer sur les productions des nouvelles protagonistes. « Parmi les films présentés, certains viennent de nos groupes féminins », note d’ailleurs Emilie Kling. La boucle est bouclée.
Groupe avenir initiatrice alpinisme (GAIA), Groupe féminin de haute montagne (GFHM), Équipe pyrénéenne d’alpinisme féminine (EPAF), Groupe FFCAM-ENSA… Aujourd’hui, la FFCAM compte plus de 25 groupes féminins réunissant plus de 200 femmes et 42 % de licenciées sur ses 110 000 membres. Si elles ne sont encore que 25 % dans l’encadrement des activités fédérales, cette part est en croissance, notamment grâce aux jeunes encadrantes sorties des groupes féminins. Versant Femmes en Montagne, le festival a dépassé la barre des 50 % de films produits par des femmes sur l’ensemble de sa programmation depuis 2019.