Entraînement, motivation, performance… La championne du monde de ski alpinisme Emily Harrop nous partage son parcours. Sensible à la place des femmes dans le sport, elle nous parle des athlètes qui l’ont inspirée, de sa place en tant que femme dans cette discipline et du rôle qu’a joué le festival Femmes en Montagne au début de sa carrière.
Le film “ Reasons to rise”, projeté lors de l’édition du festival Femmes en Montagne 2023 nous plonge dans ses traces. 

Emily Harrop - Festival Femmes en montagne 2023

Sur des skis depuis ses 18 mois

Emily Harrop est une skieuse franco-britannique née à Bourg-Saint-Maurice. Dès ses 18 mois, ses parents la mettent sur des skis. À l’âge où la plupart des enfants perfectionnent leurs premiers pas. Durant son adolescence, elle participe à diverses compétitions de ski alpin. Après avoir découvert le ski alpinisme avec des amis à travers des sorties à la Pierra-Menta notamment, c’est vers ses 20 ans, à la suite d’une blessure « qu’elle tombe dedans » comme elle le dit si bien.

Faire du ski alpinisme en compétition en tant que femme

La France compte une dizaine d’athlètes féminines pratiquant le ski alpinisme à haut niveau. “ La France est une grande nation, on a une chouette équipe de nanas. On est toutes en coupe du monde.” Pour Emily, faire partie d’une équipe est particulièrement porteur, cela crée une émulation : « c’est cool parce que ça fait de bonnes ambiances ». Elle souligne que les femmes restent encore minoritaires face aux hommes dans cette discipline. « Il en manque quand même aujourd’hui, on pourrait être plus ».

Un entraînement de haut niveau

Si les exploits sportifs des athlètes de haut niveau sont spectaculaires, nous n’avons pas forcément idée de l’entraînement et de la rigueur qu’ils requièrent. “On va avoir des périodes où l’on fait plus de volume, d’autres périodes où l’on fait plus du qualitatif, de l’intensité. Les grosses semaines ça va être du 25 heures et sinon, ça va être autour de 15 heures. Là dedans, on intègre 2-3 séances avec du qualitatif et du renforcement musculaire. Et puis après, le trail, le vélo, le ski-roue et puis le ski.” explique Emily Harrop. L’athlète a conscience de sa forte progression ces deux dernières années. Elle souhaite continuer dans la même direction et savourer chaque émotion. 

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Emily Harrop - Festival Femmes en montagne 2023

« Ayez confiance en vous et si vous avez envie, allez-y foncez, rapprochez-vous des bonnes personnes et en tous les cas, croyez en votre projet. »

Les athlètes féminines, une source d’inspiration

Depuis toute petite, Emily s’inspire de femmes, telles que Lindsey Vonn. Cette championne américaine de ski alpin, devenue la première championne olympique de descente de l’histoire des États-Unis, lors des JO de Vancouver, est pour elle une femme incroyablement courageuse. « J’avais des étoiles dans les yeux quand je la voyais passer en descente. »
Plus tard, lorsque son intérêt va vers des disciplines d’endurance comme le trail et le ski alpinisme, ce sont les traileuses Emelie Forsberg, Anne-Lise Rousset avec son record du GR20 ou encore la fondeuse Jessie Diggins qui l’inspirent particulièrement.  

 “Reasons to rise “, le film projeté au festival Femmes en montagne 2023

C’est en 2023, qu’Emily revient sur le festival Femmes en montagne en tant que tête d’affiche d’un des films sélectionnés « Reasons to rise ». Festival qu’elle avait connu lors de ses débuts en ski alpinisme. Elle était venue assister à une table ronde autour de la place des femmes en montagne. Cela l’avait beaucoup intéressé et avait suscité chez elle de nombreuses questions. Elle nous fait part de sa joie quant au chemin parcouru, l’ampleur prise par le festival et le plaisir d’y participer une nouvelle fois d’une autre manière. 

Pratiquer la montagne et préserver l’environnement

Au-delà d’être une championne du monde de ski alpinisme, Emily Harrop a mené ses études en parallèle. Son mémoire de fin d’études porte sur l’implication des marques outdoor dans la préservation de l’environnement.De plus en plus les marques commencent à être hyper impliquées là-dedans”. Elle agit à son échelle. “La voiture chez nous, c’est important. On n’a pas beaucoup d’autres moyens de transport pour aller en montagne, si ce n’est le VTT ou le VTT électrique. Donc j’ai commencé à en faire. J’essaye de faire au mieux que je peux sans me porter trop de jugements.