Pour le retour du Festival Femmes en Montagne, au titre de sa 6ᵉ édition, les participants pourront compter sur la présence de trois membres du jury bien connus du monde de la montagne, passionnés par ce milieu et engagés pour promouvoir la culture de montagne : Pauline Boulet, Laura Lardeux et Christophe Raylat.
Par Delphine Isenbart
Trois regards pour récompenser le Festival 2025
Avec ce jury mixte, aux sensibilités et horizons professionnels divers, l’édition 2025 du festival Femmes en Montagne pourra compter sur leurs visions complémentaires pour juger la sélection.
Ils décerneront quatre prix remis au cours du festival :
- le Grand Prix du Jury,
- celui du Meilleur Court-Métrage Amateur,
- le prix Environnement,
- le prix de l’Inspiration.
Partons à la rencontre de nos trois membres du jury !
Pauline Boulet
Se définissant comme une journaliste optimiste, Pauline Boulet est actuellement rédactrice en chef à Montagne Magazine depuis octobre 2024.
Après plusieurs années comme pigiste dans de nombreux médias français et internationaux, de radio (Radio France, RTS, Arte Radio, France Bleu Isère) ainsi que de sites et journaux (Slate, l’Express, Alpine Mag, Club Alpin Français) et autrice d’un podcast dénommé Des sommets et des cimes, elle développe petit à petit sa signature éditoriale en suivant les trois domaines qui lui tiennent à cœur : la montagne, la place des femmes dans ce milieu ainsi que la gastronomie.
Au fur et à mesure de ses projets, elle s’est tournée vers une démarche résolument pédagogue afin de faire découvrir la montagne au plus grand nombre. En lien avec le média Ici Isère, elle a notamment été l’autrice d’une série de podcasts intitulée La montagne pas à pas en juin 2025, radio dans laquelle elle anime également une chronique quotidienne consacrée à la montagne, son actualité et sa culture. En complément de son intervention comme membre du Jury du Festival Femmes en Montagne, vous pourrez également la retrouver comme présentatrice des Rencontres Ciné Montagne de Grenoble, un festival historique de cinéma de montagne, qu’elle anime chaque année.
Elle intervient aussi dans des projets à dimension sociale, par exemple, en 2023, en consacrant 4 épisodes de podcasts à l’association Gravir pour Grandir permettant à des jeunes en situation de vulnérabilité de découvrir l’alpinisme.
Basée à Grenoble, elle a à cœur de documenter la pluralité de la montagne, en portant haut la voix de celles et ceux qui l’arpentent, notamment à travers le podcast Des sons et des cimes où elle part à la rencontre d’illustres montagnards comme Benjamin Védrines ou encore Sophie Lavaud.
À travers son poste de directrice de la rédaction de Montagne Magazine désormais, elle continue de valoriser les thématiques qui lui sont chères et les hisse au sommet de l’édition : la sécurité et la pédagogie afin de rendre la montagne accessible à tous et toutes.
💭”Être membre du jury, c’est participer à la médiatisation des femmes et les encourager à prendre la lumière : que demander de plus ?”
Laura Lardeux
Habitante de La Clusaz, au cœur des Alpes, Laura Lardeux est réalisatrice et autrice, passionnée par la montagne et les sports de plein air. On la connaît aussi en tant que réalisatrice du documentaire La Chrysalide qu’elle a présenté lors de la 5ᵉ édition du festival Femmes en Montagne en 2024.
Autrice d’un cinéma immersif et sensoriel, elle a à cœur dans ses récits de permettre à ses protagonistes de laisser des traces vocales et écrites pour mieux documenter leur périple en montagne et d’explorer leurs transformations intérieures. Dans sa démarche, elle souhaite par ailleurs montrer une autre facette de la montagne, moins utilitariste, plus spirituelle et à La Clusaz : “capter le beau partout où il se cache” (extrait du hors série Elle Green, Magazine Elle n°20)
Pour elle, devenir réalisatrice et autrice est un rêve, qu’elle assume petit à petit grâce à ce premier documentaire.
Son épopée de créatrice commence en 2020, à son retour du Canada, avec le documentaire Avenir qui initie sa démarche de réalisatrice : être proche du terrain, au contact de sa terre qu’elle aime tant et en lien avec son histoire personnelle. Pour Avenir, elle suivra un collectif de citoyens qui se questionnent sur le changement climatique alors que la station de La Clusaz est menacée de fermeture et qu’un Club Med projette de s’implanter dans les Aravis et risque de changer à jamais le territoire paisible de La Clusaz qu’elle a toujours connu.
À ce projet succèdera un récit poignant, celui de Michèle, un documentaire multiprimé, en 2021, où ses personnages sont confrontés à la mort, comme un écho à sa vie. La Chrysalide se veut comme une ode à la vie, un appel à la résilience et une suite à Michèle permettant d’évoquer une nouvelle fois des sujets personnels comme ceux de la reconstruction individuelle à la suite d’un deuil, grâce à la famille, mais aussi à travers la montagne.
Être derrière la caméra est pour elle “un acte de résistance face à l’adversité” (Interview Radio Mont Blanc, 21 décembre 2023).
💭”Dans nos territoires de montagnes, nous avons une mine d’or de récits sensibles et de trajectoires inspirantes. Seulement, parfois, (…) nous n’osons pas les mettre en image. Je crois que la présence et la bienveillance de ce festival peut générer des déclencheurs pour oser y croire !”
Elle a accordé une interview à Femmes en Montagne lors de la 5ᵉ édition du Festival, à retrouver ici.
Christophe Raylat
Passionné de montagne, co-créateur du Chamonix Film Festival, Christophe Raylat est alpiniste. Ayant commencé sa carrière dans le journalisme, il a été notamment rédacteur en chef de Montagne Magazine, a fondé Trek Magazine et Roadbook Media et a dirigé les éditions Guérin-Paulsen pendant cinq ans. Durant cette période, il a édité le livre Immortelle randonnée, Compostelle malgré-moi, de Jean-Christophe Rufin, et Berezina, de Sylvain Tesson.
Depuis huit ans, il se consacre, à plein temps, à son activité de réalisateur en partenariat avec Arte, France Télévisions et National Geographic où il partage l’écran et ses aventures alpines avec Sylvain Tesson, avec qui il a déjà réalisé dix documentaires. Il se distingue par ses projets mettant en avant des territoires peu connus du grand public tels que l’Oural ou la mer Blanche.
Depuis 2017, il a mené dix-sept projets de documentaires dont huit consacrés spécifiquement à la montagne. Parmi ses explorations notables, le Tadjikistan, en cordée, en 2023, pour remonter à la source de l’Amou-Daria, à 4 000 m d’altitude. Il travaille actuellement à un nouveau projet dénommé Les frissons de la terre afin de percer les secrets de la lithographie au Groenland.
Il est également l’auteur de deux ouvrages : Les plus beaux treks du monde, 2007 et Kilimandjaro: La grande traversée, 2006.
C’est avec cette ambition qu’il crée en 2020 le Chamonix Film Festival. Conscient du rôle que joue Chamonix dans l’invention de l’alpinisme, évoquer par un festival les mutations traversées par la montagne, tant du fait de l’homme que des évolutions climatiques, sont essentielles car la montagne est un territoire à enjeux multiples. Reconnu depuis 2019 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, l’alpinisme a suscité un nouveau projet pour Christophe Raylat : la création d’une Journée Montagne Sociale et Solidaire, en 2024. Co-organisée avec Petzl pour la deuxième année, en 2025, le projet est l’écriture d’un livre blanc sur l’inclusion sociale grâce à la montagne.
Se définissant comme un passeur qui “a toujours aimé transmettre, que ce soit par des textes, des photos ou des films. » (Interview France Bleu, lundi 9 juin 2025), pour lui, “le cinéma de montagne n’est pas seulement un genre, c’est une tradition qui, à travers ses films, nous transmet les défis, les épopées et les drames liés à la montagne”.
💭“Les festivals sont toujours des moments précieux de rencontre et de découverte. En tant que réalisateur, c’est l’occasion de prendre le temps de regarder les nouvelles réalisations qui offrent des regards différents et sont pour moi une belle source d’inspiration. Avec Femmes en Montagne, c’est aussi percevoir une vision féminine de la montagne, souvent originale et sensible”.